lundi 13 février 2012

VOICI L'INTERWIEW DE MALIKI ! par serge un ami a maliki


S : Bonjour Maliki, et merci d'avoir accepté de répondre à mes quelques questions
M : Salut Serge, pose tes énigmes !
S : Maliki, comment te viennent tes idées de strips ?
M : Eh bien ça dépend. En général je réfléchis à ce qu’il m’est arrivé dans la semaine et je choisis ce qui me semble le plus amusant à montrer. Mais parfois il ne se passe rien, alors c’est le stress, surtout le dimanche soir. Mais on trouve toujours quelque chose à raconter, enfin j’espère !
S : Peux-tu nous expliquer un peu comment tu travailles ?
M : Je ne sais pas si on peut vraiment parler de travail, je dessine en amateur ! En fait j’aime bien utiliser Flash, le logiciel de macromédia, parce que le rendu vectoriel est joli. Je commence par dessiner les cases sur mon bloc à dessin, au crayon. Puis quand je suis contente, je les scanne et j’encre sous flash avec ma palette graphique. Je fais aussi les couleurs sous flash. Mais j’aime bien aussi le trait de crayon qui est plus vivant, c’est pour ça que dans les derniers strips je change un peu de technique.
S : A ce propos, on a vraiment découvert Ladybird dans les dernières BD que tu as faites. Tu changes complètement d’orientation, de style et de format, pourquoi ce choix ?
M : J’avais juste envie de changement. Et puis je crois qu’il y avait une vraie demande pour la voir. C’est un personnage qui me tient très à cœur, même si c’est vrai qu’elle s’intègre difficilement dans l’univers du quotidien auquel sont habitués mes visiteurs. J’avoue que j’ai un peu honte du scénario aussi, mais j’espère que la fin vous surprendra un peu !
S : Toujours à propos de Ladybird, c’est un concept que tu as repris non ? Pourquoi ressemble-t-elle à une coccinelle ?
M : Oui en quelque sorte. Ce genre de « pouvoir » est présent dans le manga « Jojo’s Bizarre Aventure » de Hirohiko ARAKI. J’aime vraiment beaucoup son style de dessin et surtout ses idées incroyables. J’essaie de lui faire un peu hommage avec Ladybird, même si le type d’intrigue est différent. J’ignorais comment nommer ce qu’est Ladybird, c’est pour ça que j’ai repris le terme de « Stand ». Quand à savoir pourquoi elle ressemble à une coccinelle-chat, c’est sans doute parce que j’ai une passion pour ces deux animaux, le stand est un reflet de l’âme
S : Euh, si je te comprend bien Ladybird existe bel et bien ?
M : Evidément, mais elle n’arrête pas les météores, elle ne peut pas s’éloigner beaucoup de moi (rire). Et comme personne ne peut la voir, c’est difficile d’en apporter la preuve. Elle n’a presque pas d’emprise sur le monde réel, je ne sais pas trop pourquoi elle est là en fait, mais je m’y suis habituée.
S : Tu n’as pas peur de la réaction des gens quand tu parles de Ladybird ?
M : Non, ils peuvent bien me prendre pour une folle ça m’est égal, de toute façon je pense que tout le monde est fou. Et puis je ne ressens pas le besoin de prouver quoi que ce soit, je trouve même ça plus agréable d’être la seule à la voir, c’est comme si j’en gardais l’exclusivité, ça me rend un peu « spéciale » dans ce monde désespérément normal.
S : Tu as une passion pour le paranormal ?
M : Absolument pas ! Au contraire je suis très cartésienne (j’étais en formation scientifique au lycée) et très sceptique. Je ne crois ni aux fantômes, esprits, ovnis, etc. Et je n’aime pas non plus les charlatans qui se disent magnétiseurs, voyants, astrologues ou homéopathes et qui s’enrichissent souvent sur le compte de gens déjà dans la détresse.
S : Revenons-en à toi si tu veux bien…
M : Bien sûr, j’adore parler de moi, tu n’avais pas remarqué ?
S : C’est vrai. Alors pourquoi te mettre en scène personnellement dans tes histoires ?
M : Parce que je suis nombriliste ? (rire) Non je sais pas, parce que j’ai toujours pensé que la réalité était plus intéressante, et aussi plus absurde que la fiction. Dans une fiction, on cherche une narration, les choses s’emboîtent pour former un ensemble cohérent, il y a un but, une morale, etc.
Dans la réalité des choses arrivent sans vraie raison, il se passe toujours un truc auquel on aurait jamais pensé. C’est pour ça que raconter la vraie vie m’intéresse, parce qu’à mon avis les gens s’y reconnaissent mieux. Et comme c’est ma vie que je connais le mieux, c’est ça que je raconte, avec une touche de subjectivité bien sûr !
S : Ce n’est pas trop perturbant d’être un personnage de BD dans un monde réel ? Tu dessines mais tu es dessinée aussi, c’est un peu alambiqué non ?
M : Je ne me pose pas trop la question, mais c’est vrai que c’est presque quantique dit comme ça ! Vaut mieux pas que je commence à réfléchir à une réalité fictive sinon je vais avoir mal au crâne. En tout cas je vis assez bien à cheval entre les mondes, moi ça me va.
S : Sur ton site, il y a deux définitions de toi dans la rubrique « profils », pourquoi ?
M : Ah ça c’est mon côté schizophrène ! J’ai en permanence deux visions du monde qui s’affrontent en moi, et suivant que la balance penche d’un côté ou de l’autre, ça influe pas mal sur ma personnalité
S : Un exemple ?
M : Pas facile… c’est au niveau du ressenti. Mais tu vois, par exemple, pendant toute notre enfance on a été bercés par les histoires. On nous à mis en tête une vision du monde, de la vie et des Hommes qui a été idéalisée, mais ces idéaux ne sont pas réalisables dans la vie réelle. Pourtant c’est vrai que c’est tentant d’y croire. Donc quand je vais assez bien, j’ai espoir et je crois qu’on peut trouver un équilibre dans lequel on est bien. Quand je vais pas bien, je broie du noir, je deviens misanthrope et je bois du whisky.
S : On ne dirait pas comme ça que tu renfermes ces extrêmes, tes strips sont toujours sur le ton de la rigolade.
M : Tu as déjà vu Batman ? (note de Serge : le premier de Tim Burton). Le Joker dit que le rire peut tout guérir. Il n’a pas vraiment tort. Je préfère prendre les choses avec ironie, voir humour noir, et essayer d’y voir le côté absurde qui finalement peut être "marrant". Mes strips sont aussi un bon moyen pour moi d’évacuer tout ça
S : Tu as beaucoup de visites du ton site ?
M : En moyenne 250 par jour, avec le double le mardi, forcément. Je trouve ça déjà énorme et ça me fait très plaisir de pouvoir toucher ainsi des personnes que je ne connais pas. Même si dans le lot il y a pas mal de mes amis, ça laisse une quantité d’inconnus que j’apprends à découvrir quand ils me laissent des messages, c’est très enrichissant, y compris pour m’améliorer et me motiver. Sans ce soutien je ne sais pas si j’arriverais à continuer chaque semaine juste pour moi.
S : Tu as des projets plus « professionnels » ?
M : Je ne sais pas trop si je peux en parler. Disons que j’aimerais bien continuer à m’améliorer et essayer de faire quelque chose de plus « sérieux » un jour, comme un album. Mais de nos jours on ne vit plus de la BD, à moins d’être vraiment doué, alors ce serai toujours en loisir. Je travaille sur quelques trucs dans mes moments de libres, mais rien de concret pour l’instant. Je rêverais de sortir un album un jour, mais c’est beaucoup de travail, et j’ai déjà un boulot à côté.
S : Tu reçois beaucoup de courriers de fan ?
M : Hé, je suis pas une star hein ! J’en reçois des fois oui, ça me fait toujours plaisir évidément !
S : Des déclarations d’amour ?
M : Non non, quelques approches de drague pas très finaudes
S : Tu es un cœur à prendre ?
M : Je suis célibataire si c’est la question. Mais je n’ai pas vraiment envie d’avoir un copain pour l’instant, je m’y suis assez cassé les dents. Et puis j’aime bien la solitude, et je ne trouverais pas le temps de m’occuper de lui avec tout ce que j’ai à faire ! Enfin je dis ça mais c’est sans doute parce que je n’ai jamais vraiment rencontré LE Prince Charmant. Et voilà, je dis encore des bêtises de livres !
S : Tu peux nous donner un numéro de téléphone ?
M : Non mais ho !
S : Je plaisantais ! Pour finir, quelque chose de spécial à dire à tes lecteurs ?
M : Oui, que sans eux il n’y aurait pas de site, pas de strips et que je ne serais qu’un dessin au trait subexistant entre deux mondes. Donc merci à tous !
S : Merci Maliki, a bientôt j’espère
M : Salut Serge et merci à toi !
Propos recueillis par Serge K., reporter furtif terroriste

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